Comment s’inscrire dans la dynamique Paris 2024 ? Et quelle position adopter face au retour partiel à la semaine de quatre jours ?
Présidents et délégués Usep étaient réunis les 6 et 7 octobre à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). En ouverture de ce rassemblement de rentrée où étaient représentés la plupart des comités, Véronique Moreira n’a pas manqué d’aborder deux questions d’actualité qui conditionnent l’avenir de l’Usep, à court et moyen terme : les Jeux olympiques de 2024 et l’organisation de la semaine scolaire, aujourd’hui remise en cause (1).
L’impact des JO
Dans sept ans, Paris accueillera les Jeux olympiques. L’événement, quels que soient son importance et son rayonnement, peut paraître éloigné dans le temps et loin des préoccupations d’une fédération scolaire dédiée à la découverte sportive et non à la recherche de l’excellence. À ceci près qu’à l’occasion de Paris 2024, l’État entend engager une dynamique visant à rendre la France plus sportive, en rénovant le modèle sportif actuel.
Afin de poser les choses, Véronique Moreira a rappelé les mots du président de la République, sitôt confirmée l’organisation des Jeux à Paris : « Plus que l’organisation d’une compétition sportive, il s’agit que le sport prenne une part essentielle de notre projet de société. » Et Emmanuel Macron de préciser : « Je veux que par ces Jeux, la place du sport à l’école puisse aussi changer » afin qu’il soit à la fois « un des leviers de l’émancipation collective » et « pleinement intégré au projet éducatif que nous portons ».
L’objectif étant de rapprocher l’école, les collectivités locales et les clubs dans le cadre d’un projet éducatif global, l’Usep se retrouve au centre du jeu. Au risque de s’en voir évincée, si elle demeure spectatrice. C’est pourquoi l’Usep doit affirmer sa légitimité et revendiquer les moyens de son développement, comme cela a été fait lors d'une entrevue avec le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, puis d’un rendez-vous avec son conseiller sport. (lire aussi page suivante et en rubrique Dossier)
Des rythmes bousculés
Autre question d’actualité, avec un impact immédiat cette fois : la possibilité donnée aux communes de revenir à la semaine scolaire de quatre jours. Véronique Moreira a rappelé la position de principe de l’Usep : « Oui, c’est mieux pour l’enfant de bénéficier d’une organisation de la semaine qui répartisse l’enseignement sur 5 matinées et 4 après-midi lui offrant un accès privilégié à des activités périscolaires. (…) Et oui, cette réforme a permis une progression importante du nombre d’enfants fréquentant les accueils périscolaires, notamment ceux issus de milieux défavorisés. »
Pour autant, la présidente de l’Usep ne méconnait pas les difficultés éprouvées par de nombreuses communes, notamment rurales, pour organiser un accueil périscolaire de qualité. Elle constate aussi, en dépit des efforts déployés par les comités Usep pour adapter leurs activités aux nouveaux temps périscolaires, le resserrement de celles-ci sur le temps scolaire. Or l’Usep a enregistré la saison dernière « une baisse significative du nombre de licences » qui peut être directement reliée à une question formulée par nombre d’enseignants : « pourquoi payer des licences alors que les activités sur le temps scolaire sont gratuites ? »
« Jouer des coudes »
« L’enjeu pour l’Usep consiste donc aujourd’hui à redynamiser ses activités en dehors du seul temps scolaire, pour atteindre un juste équilibre entre temps scolaire et hors temps scolaire » a insisté Véronique Moreira. Ceci dans un contexte compliqué par le fait que les comités doivent composer à la fois avec « des communes souhaitant poursuivre leur organisation incluant un Projet éducatif de territoire, des communes se laissant jusqu’à la rentrée prochaine pour décider et celles qui sont déjà revenues à la semaine de 4 jours ».
Ce serait d'ores et déjà le cas de 41% d’entre elles, selon le site de l’Association des maires de France : un chiffre cité en tribune par Valérie Debuchy, doyenne du groupe EPS de l’Inspection générale de l’Éducation nationale. Venue apporter le soutien de l'IGEN à l’Usep, elle a fait écho aux propos de Véronique Moreira et terminé son intervention en invitant l’Usep à prendre toute sa place, au besoin « en jouant des coudes ».
Ph.B.
(1) Le troisième point abordé par Véronique Moreira en ouverture portait sur le fonctionnement interne de la fédération.