S’opposer par équipes autour d’un échiquier puis sur un terrain de hand : c’est la formule de rencontre qu’a expérimentée l’Usep Paris.
L’initiation aux échecs en primaire à Paris relève de la mission de Gérard Vaysse, responsable académique jeux de l’esprit (1). L’Usep étant l’un de ses partenaires, l’idée a germé d’expérimenter un format de rencontre mariant la pratique du plus fameux jeu de stratégie avec celle d’un sport d’équipe. Le handball par exemple, puisque les Mondiaux 2017 allaient débuter.
Deux gymnases mitoyens
Mardi 10 janvier, veille de l’ouverture des championnats du monde, quatre classes de CM1-CM2 issues de trois écoles (Wattignies, La Brèche-aux-Loups, Le Vau) se sont ainsi retrouvées pour un tournoi géographiquement réparti sur deux gymnases mitoyens du complexe Louis-Lumière (20e arrondissement). Dans l’un étaient tracés quatre terrains de mini-hand ; dans l’autre étaient installées des tables munies d’échiquiers et de pendules.
Ces classes n’avaient pas été choisies au hasard : toutes avaient été initiées aux échecs dans le cadre des actions coordonnées par le responsable académique. « Tout enfant doit connaître les rudiments du jeu, c’est indispensable » insiste Alexis Étienne, le jeune animateur Usep chargé de la conception de la rencontre. Les enseignants avaient auparavant familiarisé les enfants avec le jeu au temps, et répartis ceux-ci en équipes de cinq.
La tête et les jambes
Cette rencontre « La tête et les jambes » (2) est en effet une mécanique de précision, avec des feuilles de route indiquant à chaque équipe l’activité à pratiquer durant six rotations de trente minutes : une demi-heure où il fallait caser, interruptions et trajets d’un gymnase à l’autre compris, trois matchs de hand de 5 minutes chacun ou bien une ronde d’échecs de 20 minutes (soit 10 par joueur pour effectuer ses coups). Dans cette dernière discipline, les enfants s’opposaient de manière individuelle, par rangées de cinq tables.
Finalement, le plus compliqué a été de trouver un système de comptage accordant autant de points pour « la tête » que « les jambes ». Résultat de cet intense brainstroming : chaque rotation accordait au maximum trois points. Il fallait pour cela remporter à chaque rotation au moins deux matchs de hand ou trois des cinq parties d’échecs. Sinon, c’était deux points, ou un seul.
Mais l’important n’était pas là : la formule a autant emporté l’adhésion des enseignants que des enfants. « Et j’ai été surpris de découvrir combien les échecs les passionnent » confie Alexis Étienne.
À renouveler
L’expérience devrait donc être renouvelée l’an prochain, voire étendue. Reste que l’idée d’organiser la rencontre sur trois heures, sans interruption, s’est révélée très ambitieuse. Entamée à 10 heures (une école avait un peu de retard), elle s’est finalement achevée à 14 heures, après une pause pique-nique bienvenue.
Car si marier la tête et les jambes est une excellente idée, n’oublions pas le ventre non plus… Ph.B.
(1) Également élu du comité départemental Usep, Gérard Vaysse est chargé de cette mission depuis 2012. Par ailleurs, la fédération française d’échecs est reconnue comme fédération sportive depuis 2000. (2) Nom d’un célèbre jeu télévisé des années 1960 et 1970 associant deux partenaires devant l’un répondre à des questions, l’autre relever des défis sportifs.