Le développement des associations Usep passe-t-il par certaines évolutions statutaires ? C’est la question que posent les témoignages des comités de l’Aisne et de la Haute-Marne, où le sport scolaire du premier degré affiche aujourd’hui une belle vitalité.
Nous considérons aujourd’hui l’école comme le périmètre minimum de l’association sportive Usep. En effet, le fonctionnement de l’AS repose sur la mise en œuvre d’un projet sportif associatif propre à chaque école et auquel contribuent les enfants qui en sont partie prenante.
Pour faire vivre ce projet d’AS Usep, il est donc indispensable de créer les conditions de l’échange, de la concertation, de l’implication des enfants pour que la vie associative soit vécue de façon éducative et non pas comme une contrainte supplémentaire.
Deux problématiques contradictoires
Une fois ce principe de base posé, nous devons tenir compte des principes de réalité, ce qui nous invite à dégager deux problématiques presque contradictoires. D’un côté, créer une AS Usep lorsqu’on exerce en classe unique ou lorsqu’on est isolé géographiquement peut paraître insuffisant pour s’inscrire dans une réelle dynamique associative. Intégrer une AS de secteur peut alors offrir la possibilité d’un fonctionnement plus collaboratif, d’une mutualisation de matériel, d’une forme de convivialité retrouvée.
De l’autre, faire partie d’une AS de secteur pourrait rendre l’AS d’école transparente au point que le fonctionnement associatif, relégué à une autre échelle perdrait de sa réalité dans le quotidien de l’école, de la classe.
Garantir la mise en œuvre du projet associatif
Mais si l’on considère que l’AS Usep est le lieu où s’exerce la concertation, la coopération et le travail de conception du projet sportif associatif, il est préférable que cet apprentissage se vive avec d’autres. Dans l’Aisne par exemple, le regroupement en association de secteur prend tout son sens puisqu’il s’agit de rompre l’isolement et de favoriser un fonctionnement associatif qui privilégie les rencontres entre enfants et entre adultes.
Pour autant, si l’on envisage qu’un département pourrait fonctionner avec une dizaine d’associations de secteur Usep regroupant jusqu’à 4 à 5000 enfants licenciés, il faudrait alors trouver un cadre ou un dispositif qui garantisse la mise en œuvre du projet sportif associatif, moteur de l’activité Usep, au plus près des enfants, et donc au plus près de la plus petite unité associative : l’école, la classe.
Une réponse statutaire
L’ambition légitime de l’Usep est de se développer. Alors, pour s’en donner les moyens, faut-il toujours privilégier l’AS d’école ou faire évoluer nos statuts afin d’identifier de façon officielle une association de secteur qui agirait sur un périmètre plus large, lequel reste d’ailleurs à définir ? Le comité directeur a décidé de s’emparer de cette problématique et la commission nationale vie statutaire a été chargée d’étudier quelles réponses statutaires apporter à la question posée.
En parallèle, la question de l’affiliation des adultes doit également être posée pour répondre à cette double problématique : élargir notre réseau d’adultes tout en réduisant l’investissement financier qu’il réclame à chacun d’eux.
Véronique Moreira, présidente de l’Usep