À l’issue du renouvellement du comité directeur de l’Usep, en avril lors de l’assemblée générale d’Arras (Pas-de-Calais), la nouvelle équipe d’élu-e-s s’était engagée sur une « nouvelle gouvernance ». Ces mots traduisaient la volonté que le comité directeur fonctionne de manière moins isolée, qu’il soit plus proche des comités Usep et des associations et se nourrisse davantage des initiatives de terrain.
En résumé : moins de verticalité, plus d’échanges et une meilleure articulation entre les différents échelons de la fédération.
Associer les comités
Côté projet, l’idée-force était de faire évoluer la rencontre Usep, marque de fabrique de la fédération, afin que sa double dimension sportive et associative apparaisse clairement dans son organisation, son déroulement et ses prolongements. Cette idée était née d’un constat : la vie associative, peut-être trop formelle et trop dissociée de la rencontre sportive elle-même, avait tendance à être reléguée au second plan.
Une fois ces deux orientations exprimées, le projet de mandature restait à construire. Mais à construire ensemble, en cohérence avec la promesse d’une nouvelle gouvernance. C’est pourquoi les comités départementaux et régionaux ont été associés au projet.
Quatre étapes
La rédaction de ce projet Usep 2016-2020 s’est déroulée en quatre étapes, de début juin à fin septembre.
Réunis en séminaire début juin, les élus nationaux ont dessiné l’architecture générale du projet, en identifiant trois « grandes orientations » explicitées chacune par un « objectif général » décliné en « objectifs opérationnels ».
Comités départementaux et régionaux ont alors été consultés sur trois points : leur conception de la rencontre sportive-associative, leurs besoins en termes d’accompagnement et leur contribution à la réflexion pédagogique. Un comité sur trois a répondu à cette sollicitation.
Ces retours ont été réunis en une synthèse réalisée par l’Observatoire des pratiques de l’Usep et intégrés dans le projet, rédigé durant l’été.
Enfin, mi-septembre, ce projet a été confronté au nouveau dispositif de dotation financière. Car à quoi cela servirait-il de se fixer des objectifs de développement sans en prévoir le financement ?
Indicateurs
Nous avons aussi souhaité que ce projet puisse évoluer en cours de mandature, afin d’infléchir nos choix en fonction des réalités de sa mise en œuvre. Nous nous sommes notamment attachés à définir des indicateurs (1) qui doivent nous permettre de valider ou corriger ces choix et nos modalités d’action.
En d’autres termes, il s’agit de confronter « ce que nous voulons » à « ce que nous sommes » sur le terrain. Ce sera l’une des missions de notre Observatoire des pratiques : évaluer les actions engagées et formuler le cas échéant des conseils ou des préconisations.
La contribution de chacun
Nous voulons également que chacun, dans son comité mais aussi depuis son association d’école, puisse contribuer à ce projet national. C’est pourquoi nous parlons de projet « contributif ».
On peut considérer ce terme comme le synonyme de « participatif ». Nous y ajoutons toutefois une dimension supplémentaire : celle d’une participation qui ne soit pas de pure forme mais « contribue » vraiment à construire le projet.
C’est aussi le terme qui nous est apparu le plus approprié pour exprimer notre volonté que chaque militant Usep puisse l’enrichir de ses propositions et de son expérience. À cet effet, nous avons décidé de revoir le fonctionnement des « commissions nationales » qui – aux côtés des élus du comité directeur et du directeur et des adjoints de l’équipe nationale – sont chargées de différents dossiers : « métier de délégué », « formation », « communication », etc.
Un "pool" de militants
Jusqu’alors, ces commissions installées pour quatre ans étaient intangibles dans leur composition et leur objet. Aujourd’hui, sans complètement rompre avec ce système de commissions nationales, nous souhaitons constituer un « pool » de militants désireux de s’impliquer dans un domaine précis.
Ces militants ayant proposé d’apporter leurs idées et leurs compétences seront sollicités en fonction de l’actualité ou du caractère prioritaire de tel ou tel dossier, dans le but de formaliser des préconisations ou de produire un document. Cela pourra se faire dans le cadre d’une réunion au siège national, mais pas forcément. La réunion pourra tout aussi bien se tenir à l’échelon du comité régional ou départemental, nombre de territoires ayant développé une expertise particulière en certains domaines.
Surtout, cela pourra également se faire simplement et très efficacement par des contributions écrites, envoyées depuis son ordinateur personnel par un animateur Usep. Les outils numériques doivent nous permettre de mieux profiter de toutes les compétences existant dans le réseau Usep.
C’est aussi cela, l’ambition d’un projet « contributif ».
Véronique Moreira, présidente de l’Usep, et Annie Ramirez, secrétaire nationale chargée de la gouvernance
(1) Pour la vie sportive et associative, cet indicateur est : « la rencontre sportive-associative ». Pour la pédagogie et la formation : « lisibilité et visibilité de notre orientation pédagogique dans nos documents, nos rencontres, nos formations, le fonctionnement de nos associations ». Pour l’accompagnement des territoires : « contrats de développement à tous les échelons ».
Trois orientations et trois axes Projet collectif, contributif, évolutif