Certains voient les choses en grand, d’autres plus modestement. Parfois en co-organisation avec l’UNSS ou avec l’appui de partenaires, parfois pas. Certains s’attachent aussi à décliner le thème proposé par le ministère de l’Éducation nationale – cette année, c’était « L’École s’engage pour Paris 2024 » –, quand d’autres font l’impasse. Enfin, certains utilisent l’événement pour renforcer leurs relations avec l’Éducation nationale. Comme le comité de Bretagne, qui à l’occasion d’un grande rencontre Usep-UNSS sur la plage de Dinard (Ille-et-Vilaine) a signé une convention avec le recteur d'académie.
Rencontres phares
Certains comités tiennent à organiser une rencontre départementale de grande ampleur. Voire plusieurs, comme la Gironde, qui a réuni 1500 enfants en cinq lieux : Bordeaux, La Teste, Le Porge, Pessac et Libourne. Bien souvent, afin de souligner la diversité des pratiques, ces rencontres mettent à l’honneur la multiactivité, comme en Pas-de-Calais (lire ci-contre).
À l’inverse, comme chaque année la Haute-Savoie a fait courir des milliers d’enfants, à Annecy et Thonon-les-Bains. L’exemple vaut qu’on s’y arrête.
Ces courses à destination du public scolaire sont organisées le matin avec l’appui logistique des communes, qui en font un événement local puisque l’après-midi le reste de la population chausse à son tour ses baskets. Les enfants de l’Usep sont par ailleurs invités à courir au profit d’une cause, derrière le nom générique de « L’Usep court pour… » (1).
Et le sport scolaire dans tout cela ? Ne risque-t-il pas d’être un peu noyé ? « Non. Il profite d’une visibilité maximum auprès du grand public, et l’Usep est confortée comme un partenaire des collectivités et des autres acteurs sportifs » répond la délégué départementale, Manon Mottin.
Proximité
Sensiblement différente est l’initiative de l’Oise. Tout en choisissant la même activité support, le comité n’a pas organisé de rencontre phare mais mobilisé dans tout le département plusieurs milliers d’enfants, de la maternelle au cours moyen, pour un défi athlétique baptisé « Marche, cours, sois endurant ». « Les enseignants étaient invités à proposer aux élèves un module d’athlétisme incluant une unité d’apprentissage autour de la randonnée ou de la course longue. Plus de 12 000 km ont ainsi été parcourus » précise le délégué, Laurent Lemaire.
C’est aussi cette carte de la proximité qu’a joué le comité de l’Ain. Dans les différents secteurs Usep, 6580 élèves ont pris part à des jeux collectifs, à une course coopérative, et parfois à des activités artistiques. Certaines écoles ont en effet organisé des ateliers culturels : land art, réalisation d’affiches, discussions sur les valeurs du sport et de l’olympisme...
« Près de la moitié des écoles a utilisé nos documents pédagogiques proposant d’organiser une course coopérative, se félicite le délégué départemental, Patrick Morel. Cette course coopérative permet de rassembler tous les élèves de la grande section de maternelle jusqu’au CM2, et de créer une cohésion au sein de l’école. » La distance cumulée parcourue par tous les élèves s’élève cette fois à 3335 km.
Soutien à Paris 2024
3335 km, c’est un peu moins de la moitié de la distance qui sépare Paris de la circonscription Usep des Îles-du-Nord, Saint-Martin et Saint-Barthélémy, là-bas dans les Caraïbes, vers la Guadeloupe. Mais l’on y fête le sport scolaire avec un enthousiasme décuplé par l’éloignement. Au total, pour la deuxième édition de l’événement sur ce territoire, plus de 4000 élèves y ont pris part au sein de 18 écoles et 2 collèges.
À l'école Omer Arrondell de Saint-Martin comme ailleurs, les jeux proposés (cécifoot, parachute, etc.) invitaient à la coopération et à l'entraide, tandis que les élèves avaient réalisé des affiches sur les valeurs de l'olympisme. « Tous ont joué ensemble en prenant du plaisir », se réjouit Jean-Luc Élice, conseiller pédagogique EPS avec une mission Usep.
La liaison CM2-6e était aussi à l’honneur, avec un tournoi de basket-ball et une rencontre voile et kayak réunissant collégiens et écoliers. Et bien que les Caraïbes soient fort éloignées de la Tour Eiffel stylisée du logo de Paris 2024, sur chaque rencontre les jeunes participants n’ont pas manqué d’afficher leur soutien à la candidature de la capitale pour l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques.
Philippe Brenot
(1) Cette année, à Annecy les enfants ont couru pour le handisport, et à Thonon pour le sport adapté. Cet intitulé « L’Usep court pour… » est ensuite décliné jusqu’à la fin septembre par six autres rencontres Usep qui contribuent à lancer la saison de course longue. Les enfants ont ainsi couru à Annemasse pour la lutte contre la mucoviscidose, à Cran-Gevrier pour les écoles du Tiers Monde, à Bonneville pour l’association Karya, à Cluses pour ELA, etc.
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