Véronique Bury, comment est né le p@rcours sportif de l’enfant ?
Il trouve son origine dans la convention signée en septembre 2013 entre le ministère de l’Éducation nationale et le Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Ce texte mentionnait dans son article 3 la volonté de « formaliser le parcours sportifs de l’enfant », et les fédérations sportives scolaires y étaient mentionnées pour leur rôle d’interface entre le système éducatif et les autres fédérations sportives. Cette signature intervenait par ailleurs dans le contexte de la refondation. D’où l’idée de proposer à l’enfant de formaliser lui‑même, à travers un outil informatique, le lien entre ses différents apprentissages sportifs : en EPS, lors des temps d’activités périscolaires, en Usep, en club ou en famille. L’outil a été expérimenté dans des écoles de Beaugency et Saint‑Jean‑de‑Braye (Loiret), avant d’être proposé à tous à la rentrée 2014.
Le succès n’a pas été au rendez-vous…
Seules une vingtaine de classes sont entrées dans le p@rcours en 2014‑2015, dont sept en Loiret. Mes collègues enseignants y ont‑ils vu une charge de travail supplémentaire ? Pourtant, dans les classes où j’ai accompagné l’expérience en ma qualité de CPC, une heure a suffi pour que les enfants s’approprient l’outil. Ensuite, l’idée est d’y revenir de temps en temps, par exemple au lendemain d’une rencontre Usep.
Avez-vous identifié d’autres freins ?
L’intérêt manifesté par les communes s’est parfois heurté aux réticences des enseignants. À Beaugency, le projet s’est ainsi interrompu une année en raison de différends au plan local. Ailleurs, certains ont tiqué sur le fait que l’EPS et les activités périscolaires soient identifiées comme étant pratiquées toutes deux dans le cadre de l’école. Or le principe de départ était que la découverte de l’outil se fasse par l’intermédiaire de l’enseignant.
Comment relancer le p@rcours sportif ?
Nous étudions la façon de répondre aux communes qui souhaiteraient systématiser le p@rcours sportif dans leurs écoles. C’est le cas d’Olivet (Loiret), qui voudrait l’intégrer à son programme développé dans le cadre du réseau des « Villes amies des enfants ». D’autres demandes émanent d’AS Usep animées par des parents d’élèves et non par des enseignants dans leur classe. Enfin, il convient probablement de permettre une personnalisation de l’outil et d’offrir un « retour » aux enfants, sous une forme à étudier. Nous pourrions aussi animer la page, avec une icône qui s’allume lorsque l’enfant ajoute un jalon à son p@rcours. On peut également espérer que la priorité donnée par le ministère à l’école du numérique bénéficie à un outil qui répond aux compétences visées par le B2i et est déjà prêt à l’emploi.