Fusion-absorption. « La création du comité régional Usep Grand Est, qui réunit dix départements (1), s’est effectuée sur le modèle de la fusion-absorption recommandé par l’échelon national (2). Concrètement, le comité de Lorraine s’est transformé en comité Grand Est, tandis que ceux d’Alsace et de Champagne-Ardenne devaient voter leur dissolution, qui pour d’évidentes raisons pratiques sera effective au 1er août. Cette mise en conformité avec la loi NOTRe avait été préparée par plusieurs temps de travail, ce en quoi le Grand Est ne se distingue pas des démarches engagées dans les autres régions au lendemain des réunions territoriales de l’automne 2015. »
Dynamisme inégal. « Les trois comités régionaux fondus dans cette nouvelle entité n’étaient pas tous aussi actifs. La Lorraine proposait par exemple des Usépiades communes aux quatre départements de la Moselle, de la Meurthe-et-Moselle, de la Meuse et des Vosges. S’y ajoutaient des formations d’animateurs et des actions partenariales avec les ligues de handball, de football, de tennis… La Champagne-Ardenne et l’Alsace n’étaient pas forcément dans la même dynamique. »
Nouveau siège social. « Même si la fusion-absorption s’est appuyée sur la Lorraine, le siège social a été déplacé de Nancy (54) à Metz (57), alors que du côté de l’Éducation nationale Nancy conserve le rectorat de la nouvelle grande région. Mais nous avons privilégié la proximité avec l’échelon régional de la Ligue de l’enseignement, dans la perspective d’une éventuelle mutualisation de moyens matériels ou humains et d’une meilleure concertation dans la répartition de la convention pluriannuelle d’objectifs (CPO). »
Responsabilités à distribuer. « En passant à dix départements, il n’est pas envisageable de confier à une seule personne les responsabilités de délégué régional. C’est pourquoi quatre délégués départementaux seront dans un premier temps respectivement en charge de la formation, des opérations nationales, des financements du CNDS et des démarches administratives et statutaires. »
Visibilité régionale. « Nous n’allons pas forcément reproduire à l’échelon du Grand Est le modèle des Usépiades. Nous réfléchissons d’ores et déjà à un concept de rencontre autour de la randonnée. Elle pourrait s’appeler ″ De la Marne au Rhin ″ et s'inspirer de ce qu’organisait l’ex-région Rhône-Alpes ″ Au fil du Rhône ″ ou sur ″ Les chemins de la mémoire ″. Car pour être identifié et prétendre à des subventions, il va falloir incarner cette nouvelle géographie régionale, au-delà delà de la seule coordination de la formation et des opérations nationales. »
Adaptations. « Comme dans toute adaptation, des craintes coexistent avec de nouvelles perspectives. Cet élargissement au Grand Est favorisera par exemple les coopérations entre des comités départementaux voisins qui auparavant n’appartenaient pas à la région. En revanche, il faut retisser des liens avec le rectorat et l’UNSS, comme avec nos partenaires fédéraux : à ce titre, rendez-vous est déjà pris avec le nouveau comité régional handisport. Le comité directeur du Crusep et ses vingt membres (deux par comité, avec parité homme-femme) devront également veiller à ce que chaque département se sente concerné par une dynamique qui s’enclenchera vraiment à la rentrée. »
Propos recueillis par Philippe Brenot
(1) Ardennes, Aube, Marne, Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Haut-Rhin, Haut-Rhin, Vosges. (2) « Même si, dans notre cas, cette modalité présentée comme la plus simple a été compliquée par le déplacement du siège social vers un département, la Moselle, où le statut associatif est sensiblement différent. Un héritage du Concordat… » explique Francis Givernaud.