Les Jeux olympiques et paralympiques reposent sur la mise en scène du sport de haut niveau, un modèle aux antipodes de celui de l’Usep. Ce qui ne nous empêche pas de penser que Paris 2024, dont nous soutenions la candidature, peut apporter une plus-value pour le sport scolaire du premier degré, sans rien devoir céder de ce que nous sommes.
Mais il nous faut pour cela prendre toute notre place dans la dynamique qui s’engage aujourd’hui, en pesant sur les choix et les orientations au lieu de suivre les événements.
Génération 2024
Ce que sait faire l’Usep, c’est donner à tous les enfants, quelles que soient leurs aptitudes, le goût de la pratique physique et sportive, mais aussi celui de l’engagement associatif. Lorsqu’on nous invite à accompagner la « génération 2024 », cela signifie pour nous favoriser dès l’école la pratique sportive tout au long de la vie, éveiller le regard critique de jeunes spectateurs attachés aux valeurs dont le sport se réclame, ou bien encore poser les premiers jalons de l’engagement des futurs dirigeants associatifs. Si le sport de demain appartient aux enfants d’aujourd’hui, l’Usep est l’une des mieux placées pour aider à le construire.
Parallèlement, l’Usep doit montrer qu’elle peut contribuer très concrètement à l’augmentation de la pratique sportive des enfants. Et cela en particulier à travers deux facettes de son action.
Premièrement, en renforçant l’articulation EPS-sport scolaire (qui permet de dynamiser l’une et l’autre) et en contribuant à la formation des enseignants. L’Usep sait faire, mais elle doit être prête à répondre aux sollicitations.
Deuxièmement, en travaillant sur les différents temps de l’enfant et en aidant à articuler leur pratique sportive entre école, activités périscolaires et hors temps scolaire. L’idée, appuyée par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), est de créer des passerelles entre les écoles, les clubs et les collectivités territoriales, dans le cadre d’un partenariat maîtrisé et responsable. Il y a beaucoup à faire, quand les statistiques indiquent qu’un enfant sur deux n’a aucune pratique sportive encadrée en dehors de l’école. Notre rôle serait notamment de veiller à ce que ce rapprochement se fasse d’abord dans l’intérêt de l’enfant.
Reconnaissance institutionnelle
À nos yeux, cet objectif commun du développement de la pratique sportive des enfants, passe aussi par la reconnaissance, de la part de l’institution Éducation nationale, des apprentissages réalisés par les enfants au sein de l’association Usep d’école. En d’autres mots, que les compétences acquises dans le cadre d’une pratique à la fois sportive et associative soient prises en compte dans l’évaluation scolaire. L’Usep, fédération sportive du sport à l’école primaire, n’en serait que renforcée dans sa mission.
Véronique Moreira, présidente de l’Usep