Hautes-Alpes : « Rencontres ″sport et incivilités″ »
« La laïcité, l’Usep des Hautes-Alpes la fait vivre dans ses rencontres. En novembre 2014, deux mois avant l’attentat contre Charlie-Hebdo, nous en avons par exemple organisé sur le thème de ″sport et incivilités″. Les enfants ont participé à des débats Remue-méninges, à une formation d'arbitres et à l’écriture d'une charte du citoyen sportif : autant d’invitations à réfléchir au vivre ensemble et au respect de chacun, avec ses différences. D'autres rencontres, organisées avec le comité du Sport adapté, permettent aux enfants de l'Usep et de diverses structures spécialisées de se connaître et de pratiquer ensemble : une façon de sensibiliser au handicap. Ces journées suivent un calendrier départemental qui propose, entre autres, une nuitée en refuge et une journée multi-activités autour d'un ″défi collectif″. Un défi collectif, quelle meilleure illustration du vivre ensemble ? »
Lineke Le Bras, déléguée départementale de l’Usep Hautes-Alpes
Loire-Atlantique : « Une résonance particulière »
« Le mot laïcité possède une résonance particulière en Loire-Atlantique, où 19 communes, principalement situées dans le nord du département, n’ont pas d’école publique. Même si le comité départemental d’action laïque, au sein duquel je milite, s’efforce d’en ouvrir ou d’en rouvrir une chaque année…
C’est durant ma carrière de conseiller pédagogique de circonscription que j’ai pris conscience de ce qui séparait la région de Nantes et Saint-Nazaire, où l’on parlait volontiers de ″l’école laïque″, de secteurs ruraux où coexistaient ″école publique″ et ″école privée″. À la campagne, le mot de laïcité ne vient pas naturellement aux lèvres et, parmi les amicales ″laïques″ qui demeurent, bon nombre ne sont plus adhérentes de la Ligue de l’enseignement et ne se revendiquent guère de leur nom. De même, la laïcité n'est plus un combat pour les enseignants. Et s’il existe encore sur le secteur de Châteaubriant une grande ″fête laïque″ qui réunit en juin des milliers de participants sous l’égide de l’Usep, c’est la seule.
Responsable de secteur des délégués départementaux de l’Éducation nationale, je n’en continue pas moins à défendre la laïcité. Je m’appuie pour cela sur le livret sur ″Le débat associatif″ produit par l’échelon national, qui explique bien en quoi l’Usep fait vivre la laïcité et participe à la construction du vivre ensemble. Un vivre ensemble qui est aussi au cœur de notre projet départemental visant à développer les assemblées d’enfants. »
Alain Billard, militant Usep associé au comité départemental de Loire-Atlantique.
Rhône : « Une culture de débat »
« Avant de répondre à la question posée, il est nécessaire d'en isoler deux termes et d'en préciser les représentations que nous en avons : il s'agit des mots ″laïcité″ et ″action″. Au mot ″laïcité″, nous préférons en effet le vocable de ″vivre ensemble″. Pourquoi cette préférence ? La laïcité, valeur constitutionnelle de notre République, est une valeur extrêmement complexe à appréhender pour les enfants, a fortiori pour les adultes. Cette valeur est fondatrice de notre fédération. Notre école républicaine devant être la base de l'éducation citoyenne de nos enfants, il est nécessaire d'assumer notre statut de fédération sportive scolaire, complémentaire de l'école, en venant, par les rencontres sportives et l'enseignement moral et civique, mettre en action ce ″vivre ensemble″ sans lequel tous les efforts d'éducation citoyenne sont réduits à néant. Mettre des mots sur ce ″vivre ensemble″ est, pour nous, le nécessaire socle de notre action éducative.
Ainsi, la bannière ″vivre ensemble″ flotte au-dessus de chacune des rencontres sportives que nous organisons. Ainsi, le ″congrès des enfants″, que nous organisons tous les ans, est le fruit d'une culture du débat que nous promouvons dans nos associations sportives. Ainsi, lors de notre cross, auquel participent près de mille enfants sélectionnés lors des phases locales, un article de la ″Charte de la laïcité expliquée aux enfants″, éditée par la Ligue de l'enseignement et les éditions Milan, sera lu à chaque fin de course par trois enfants et un adulte (parent, animateur, éducateur ou responsable d'association). Ainsi, un défi coopétitif est mis en place dans le cadre de la phase locale de ″Mon Euro 2016″, en accord avec le comité du Rhône de football. Ainsi, des formations sur ″le débat associatif″ et l’outil pédagogique qu’est le Remue-méninges sont réalisées par notre commission formation. Notre action éducative est vaine si elle n'est pas la déclinaison concrète de valeurs fondatrices de notre République. »
Michel Ogier, président du comité Usep Rhône-Métropole de Lyon
Essonne : « Analyser son territoire et favoriser les rencontres »
« La défense de la laïcité doit prendre en compte le milieu dans lequel nous évoluons. Or le comité de l’Essonne a identifié trois caractéristiques particulières à son territoire. Premièrement, la diversité de son environnement physique, qui s’étire des secteurs prioritaires de grandes villes aux secteurs ruraux de petits villages. Deuxièmement, l’absence de repères culturels de référence (clubs sportifs de haut niveau ou grands pôles artistiques) qui pourraient favoriser le partage. Troisièmement, l’enclavement de certains quartiers, qui favorise trop souvent l’émergence d’une ″pensée unique″. À partir de ce constat, nous avons retenu trois axes prioritaires qui valent pour la grande majorité de nos actions.
Aller à la rencontre d’autres, différents de soi, en favorisant, au détriment des rencontres de secteur, les rencontres départementales qui regroupent des participants venus d’horizons multiples. Dès que les activités s’y prêtent, nous en profitons pour mélanger les enfants et les accompagnateurs issus d’associations différentes.
Aller à la rencontre d’une culture partagée en permettant l’accès du plus grand nombre à une ″histoire″ commune. Nos actions proposent, dès que cela est possible, une valeur ajoutée culturelle : accès au patrimoine départemental, pratiques artistiques, immersion dans la littérature, découverte d’une langue vivante…
Aller à la rencontre des quartiers en profitant des dispositifs existants (accompagnement éducatif et nouvelles activités périscolaires en particulier). Nous avons composé puis formé une équipe d’animateurs porteurs de nos valeurs et avons fait le choix de doter (matériel, aide aux transports) de façon bien plus conséquente les associations porteuses d’initiatives remarquables. »
Christophe Cabot, président du comité Usep de l’Essonne
