Usep en jeu - 10 : Octobre 2017

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Christophe Cabot, président de l’Usep Essonne. Christophe Cabot, président de l’Usep Essonne. (Philippe Brenot / Usep En Jeu)

Instauré par une circulaire de 2010

« Les recteurs sont invités à intégrer au projet académique un plan de développement du sport scolaire. Ce plan intègre le sport scolaire des premier et second degrés, en tenant compte de leur caractéristique spécifique et de leur nécessaire continuité dans le parcours des élèves. Fondé sur un diagnostic partagé du sport scolaire dans l’académie, il définit les objectifs à atteindre, notamment en termes de nombre d’élèves pratiquants dans les associations sportives et de nombre d’écoles bénéficiant d’une association sportive dans le premier degré. »


(extrait de la circulaire sur le développement du sport scolaire parue au Bulletin officiel de l’Éducation nationale du 2 septembre 2010)

Équité Usep-UNSS : rien n’est jamais acquis

« Faire que le premier et le second degré soient pris en compte à part égale dans le développement du sport scolaire reste un combat » estime Christophe Cabot. Y compris dans l’académie de Versailles. Cela tient d’abord au renouvellement des interlocuteurs, qu’il s’agisse des cadres de l’UNSS (à qui il faut réexpliquer à chaque fois le mode de fonctionnement de l’Usep) ou des représentants du ministère. « Le nouvel IA-IPR qui pilote le sport scolaire était très orienté second degré, et il lui a fallu du temps pour comprendre l’importance de la relation Usep-UNSS au niveau du cycle 3. Tout comme le nouveau recteur demande à être persuadé de l’importance du premier degré et de l’Usep. » Ensuite, le conseiller sport scolaire désormais placé auprès de chaque DSDEN n’est autre que le directeur départemental de l’UNSS. Et la reprise en main de l’UNSS par le ministère (avec des directeurs départementaux de l’UNSS placés sous l’autorité du recteur et du DSDEN et non plus sous celle de la direction nationale de l’UNSS) contribue aussi à ce que l’administration envisage d’abord le sport scolaire sous l’angle du second degré…

Des obstacles à surmonter

Des régions qui ne coïncident pas toujours. « L’échelon régional de l’UNSS correspond à l’académie, quand l’Usep Île-de-France en réunit trois : Paris-Créteil-Versailles : c’est une vraie difficulté. »


Inégalités territoriales. « Il faut expliquer qu’il n’est pas possible de communiquer sur le sport scolaire avec les écoles qui ne sont pas Usep. C’est un langage qu’il est possible de tenir en Essonne, où l’Usep possède plus de licenciés que l’UNSS. Moins dans les Hauts-de-Seine, où l’Usep reste embryonnaire. »


Du sport scolaire, pas de l’EPS. « Autre point de vigilance, extrême celui-là : rappeler qu’il s’agit de sport scolaire et non d’EPS. Or les personnes impliquées dans le développement du sport scolaire qui ne sont ni Usep ni UNSS ont tendance à ramener les choses vers le programme et l’EPS : c’est le cas des CPD et des IEN, en particulier ceux représentant le premier degré. »


Temps scolaire. « Autre complication : l’UNSS, ce n’est que du hors temps scolaire, alors que l’Usep se pratique aussi du temps scolaire. » (1)


Compétition ou citoyenneté ? « Nos collègues de l’UNSS restent tournés vers les disciplines sportives et la compétition et éprouvent parfois des difficultés à aborder le sport scolaire sous l’angle de la citoyenneté ou de l’enseignement moral et civique. Même s’ils ont conscience de l’intérêt de travailler avec nous sur ces aspects. »


(1) Voire même de plus en plus dans de nombreux départements…

signature convention bretagne 2016
Signature de convention entre l’Usep Bretagne et le recteur, septembre 2016. (Usep Bretagne)

Faire tache d’encre, en Bretagne et ailleurs

En 2013, l’académie de Versailles avait organisé un colloque national pour présenter son plan de développement du sport scolaire à l’ensemble des IA-IPR, dans l’idée que son initiative fasse tache d’encre. Saisissant la balle au bond, l’Usep Bretagne s’est alors rapprochée de son rectorat. Mais les choses ont pris du temps. « Le plan académique n’est pas encore formalisé et se traduira dans un premier temps par la construction des projets de mandature Usep et UNSS, avec l’appui des IA-IPR, explique Laurent Muguet, coordinateur régional Usep. Néanmoins les travaux du groupe de travail créé il y a deux ans se sont déjà traduits l’an passé par l’organisation, à titre expérimental, d’une formation qui a réuni à l’Éspé de Rennes professeurs d’EPS et professeurs des écoles stagiaires (1). Ce module de trois fois trois heures s’est conclu par l’organisation d’une rencontre Usep sur trois sites différents. » Au-delà de ces deux exemples, pourquoi ne pas imaginer qu’à l’occasion du nouveau cycle 3 l’initiative pionnière de l’académie de Versailles devienne demain la règle ? Christophe Cabot en est convaincu : « C’est une occasion unique, il faut la saisir ! »


(1) Y ont participé 35 professeurs des lycées et collèges et 9 professeurs des écoles stagiaires. Il s’agissait d’un public ciblé et volontaire.

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À l’académie de Versailles

Le sport scolaire fait plan commun

Chaque recteur est convié à intégrer au projet académique un plan de développement du sport scolaire. Mais c’est rarement le cas. Sauf à Versailles, où Usep et UNSS sont de surcroît traitées sur un plan d’égalité. Une singularité qui, à l’occasion du nouveau cycle 3, pourrait ne plus en être une, espère Christophe Cabot, président de l’Usep de l’Essonne.

Christophe Cabot, pourquoi l’académie de Versailles a-t-elle été, dès 2012, la première à se doter d’un plan académique de développement du sport scolaire ?

Cela tient avant tout à la volonté d’un IA-IPR (1) en EPS. Car si la circulaire du 18 août 2008 sur le sport scolaire demande à chaque académie de concevoir un plan de développement du sport scolaire, peu l’ont fait. Et plus rares encore sont les plans qui ont intégré à part égale l’Usep et UNSS. Jean-Luc Mourier, cet IA-IPR, était convaincu que le développement du sport scolaire dans le second degré passait par son développement dans le premier degré. Il croyait beaucoup à cette passerelle. Peut-être avait-il anticipé le nouveau cycle 3…


Ce plan, qui se fixait 2015 pour horizon, se présente comme un « avenant » au projet académique…

Cela traduit la volonté du groupe de travail chargé de la rédaction de ce plan de l’adosser au projet académique. C’est pourquoi il reprenait les quatre axes qui structuraient le projet académique, en précisant ensuite pour chaque point les objectifs visés et la méthode pour les atteindre (2). C’était à nos yeux la meilleure façon que le plan soit assumé par le recteur et les Dasen.


Comment ce groupe de travail était-il composé ?

Il réunissait une bonne trentaine de personnes. Pour le second degré : des IA-IPR en EPS, les représentants départementaux et régional de l’UNSS, des professeurs d’EPS et des proviseurs de lycée. Pour le premier degré : les représentants des comités départementaux Usep, les IEN pilotes de l’EPS dans leur département, des directeurs d’école et quelques CPD EPS. Tous se retrouvaient en plénière et se répartissaient aussi dans des commissions de travail où premier et second degré étaient associés.


Le texte témoigne d’une connaissance très fine de l’Usep…

Cela fut l’objet des premières réunions : s’approprier la culture des uns et des autres. Que l’UNSS découvre le fonctionnement de l’Usep et réciproquement. Le mode de fonctionnement de l’Usep, basé sur le bénévolat, apparaissait « anormal » aux représentants de l’UNSS, au regard du cadre légal des trois heures hebdomadaires dont tout professeur d’EPS bénéficie pour animer l’AS en collège. Autre grande surprise pour eux : le fonctionnement associatif de l’Usep, avec une participation effective des enfants. De notre côté, nous avons découvert l’organisation territoriale de l’UNSS en districts, un échelon qui réunit un grand nombre de collèges. Le rôle de coordinateur de district est déterminant et se rapproche de ce qui existe dans certains comités Usep au niveau des secteurs, mais en beaucoup plus structuré.


Quel écho ce plan de développement a-t-il rencontré ?

Son grand mérite est d’exister et d’identifier l’Usep comme partenaire à part entière du sport scolaire et interlocuteur légitime des IA-IPR en EPS. À ce titre, dans l’Essonne, le plan académique a été un vrai levier de développement : accompagnés de Jean-Luc Mourier, nous sommes allés le présenter en conseil d’IEN, instance qui réunit tous les inspecteurs de l’Éducation nationale. Ce qui a pesé, c’est que le plan était porté par le recteur.


Mais, au-delà, quel a été son impact ?

Il est difficile à estimer. Après la parution du plan, notre groupe de travail s’est transformé en observatoire, mais honnêtement nous n’avons pas observé grand-chose. Dans un premier temps en tout cas. Car dans l’Essonne nous mettons aujourd’hui en place, avec l’IA adjointe chargée de l’EPS et le directeur de l’UNSS, des actions communes sur le sport pour tous et le sport sans violence. Nous construisons aussi un appel d’offre pour recenser les actions Usep-UNSS au niveau du cycle 3, afin de les accompagner, y compris financièrement. Cela devient concret et dépasse les promesses de s’inviter sur des rencontres, d’organiser des cross communs ou de solliciter de jeunes officiels UNSS pour arbitrer nos rencontres de sports collectifs. Enfin, les conventions avec nos partenaires sportifs sont désormais communes.


Dans les objectifs qu’il se donne, ce plan académique ressemble parfois à un plan de développement Usep : formation initiale et continue des enseignants, aide à la création d’AS, valorisation de l’engagement des personnels… Parmi ces points, lesquels vous tiennent le plus à cœur ?

Pour moi, il y a deux enjeux majeurs. Le premier est la prise en compte du projet Usep dans chaque projet d’école : c’est là une bataille qu’il faut gagner, car si tout projet UNSS s’inscrit dans le projet d’établissement, ce n’est pas le cas dans le premier degré. Et le deuxième enjeu, c’est la reconnaissance de l’engagement des personnels en valorisant l’engagement usépien, financièrement et dans l’évolution de carrière (3). Dans l’Essonne, ceux qui font du hors temps scolaire avec l’Usep ont par exemple droit à des indemnités péri-éducatives. Mais les compétences acquises doivent aussi être prises en considération dans l’inspection de l’enseignant. Car c’est bien une compétence particulière que d’être animateur Usep ou responsable de son association.


Propos recueillis par Philippe Brenot


(1) IA-IPR : Inspecteur d’académie-Inspecteur pédagogique régional. IEN : Inspecteur de l’Éducation nationale. CPD : Conseiller pédagogique départemental. Dasen : Directeur académique des services de l’Éducation nationale (un par département). DSDEN : Direction des services de l’Éducation nationale (échelon départemental également).

(2) Le nouveau projet académique ne comptant plus que trois axes, le plan de développement du sport scolaire a été modifié en conséquence.

(3) « Valoriser le rôle des animateurs du sport scolaire, des coordinateurs des secteurs Usep et districts UNSS » et « Valoriser l’engagement des personnels et favoriser les parcours de carrière » sont deux objectifs clairement identifiés.


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