Créer une association Usep dans chaque école : telle était l’une des principales propositions du rapport des députés Pascal Deguilhem et Régis Juanico sur le sport à l’école (lire leur interview). Ou bien, a minima, susciter l’émergence d’une association rayonnant sur un secteur scolaire correspondant au bassin de population d’un collège (1).
Rémunérer ou valoriser ?
Pour cela, faut-il calquer le modèle de fonctionnement de l’Usep sur celui de l’UNSS, par exemple en rémunérant des enseignants pour faire vivre cette structure ? « Ce n’est pas une demande formelle de l’Usep ni de ses animateurs. Mais l’engagement bénévole doit être reconnu par l’institution Éducation nationale » répond Benoît Lasnier. Mi-septembre, à l’Université de rentrée de la Ligue de l’enseignement, Jean-Michel Blanquer a lui-même affirmé qu’il fallait valoriser cet engagement.
De quelle façon ? Par exemple en proposant des décharges de temps à des enseignants qui deviendraient des référents Usep, avec pour mission de favoriser la création d’AS et l’animation associative qui va avec. Ou bien à travers des indemnités ou une rémunération sous la forme d’heures supplémentaires. Ou bien encore en prenant en considération les compétences acquises à travers l’Usep pour certaines candidatures ou demandes de mutation.
« On peut aussi imaginer qu’un formateur national Usep se voie accorder des facilités pour obtenir le certificat (Cafipemf) permettant de devenir conseiller pédagogique EPS » ajoute le directeur national de l’Usep, qui note au passage que l’animation de l’Usep est « rarement autant valorisée qu’un engagement dans le réseau d’éducation prioritaire ou en matière de Tice (techniques de l’information et de la communication à l’école). C’est peut-être sur ce point qu’il est plus facile d’influer. »
Imposer ou faciliter ?
En tout cas, « rendre obligatoire la création d’une association Usep dans chaque école sans mesures d’accompagnement valorisant l’engagement des animateurs, ce serait prendre le risque de se retrouver avec une coquille vide, une AS fantôme, ou tout au moins sans aucune vie associative » met en garde Benoît Lasnier.
Vouloir développer artificiellement l’Usep, ce serait aussi abandonner son projet de transformation de la société, en faisant des enfants des citoyens sportifs, et non pas seulement des pratiquants. « C’est pourquoi nous préférons l’idée de faciliter la création et l’animation des associations. »
Ph. B.
(1) À ce jour, les statuts de l'Usep n’autorisent toutefois que la création d’associations d’écoles, garantes de la participation possible et effective des enfants.