Pour tout ministre de l’Éducation nationale, la visite de la manifestation phare de la Journée nationale du sport scolaire est un passage obligé auquel il choisit de donner plus ou moins d’éclat selon les préoccupations du moment. Or pour sa première apparition, Jean-Michel Blanquer a été servi par l’actualité : l’événement n’avait-il pas été décalé au 27 septembre afin de ne pas se télescoper avec l'officialisation de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 à Paris ?
C’est pourquoi le ministre était si bien accompagné, avec à ses côtés sa collègue des Sports, Laura Flessel, et le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), Denis Masseglia. Outre la présidente de l’Usep, Véronique Moreira, et le direceur national de l’UNSS, Laurent Petrynka, était également présent Bernard Lapasset, co-président du comité d’organisation de Paris 2024.
Au pupitre
S’exprimant après celui-ci au pupitre érigé dans l’un des gymnases du complexe Jules-Ladoumègue, Porte de Pantin à Paris (19e), Laura Flessel a rappelé qu’elle avait déjà participé à la Journée du sport scolaire en tant qu’ambassadrice, à côté d’autres athlètes… Après ce clin d’œil, elle a – classiquement – mis en parallèle les valeurs de l’école et de l’idéal olympique. Elle a aussi souligné que « l’initiation et la découverte de l’activité physique, le perfectionnement et la progression, l’égalité fille-garçon sont les fondamentaux que l’école met en œuvre au quotidien à travers l’éducation physique et sportive ». Un militant Usep n’aurait pas mieux dit.
Elle céda ensuite la parole à Denis Masseglia. À l’origine de la candidature française, celui-ci eut le triomphe modeste, et conclut son intervention en souhaitant que l’organisation des JO réalise ce qui est pour lui un vœu ancien : une vraie continuité entre le sport scolaire et le sport en club.
Des annonces
Jean-Michel Blanquer a lui aussi formé un vœu : celui que « l’Éducation nationale devienne l’un des systèmes scolaires le plus en pointe en matière sportive ». Il a également promis « une mobilisation exceptionnelle de l’école pour Paris 2024 ».
Celle-ci se traduira par la prochaine nomination d’un référent Éducation nationale pour les Jeux olympiques et paralympiques. S’y ajoutera un appel à projets « génération 2024 », lancé en partenariat avec le ministère des Sports à l'intention des écoles et des établissements scolaires, pour une mise en œuvre dès la rentrée 2018. Objectif : une centaine de projets labellisés la première année. Avis aux amateurs…
Et pour ce qui concerne plus précisément l'école primaire ? « La pratique sportive sera dynamisée par le développement des associations sportives », a affirmé Jean-Michel Blanquer, sans toutefois préciser comment.
Les autres annonces portaient exclusivement sur le second degré : création d’un millier de nouvelles sections sportives (pour atteindre les 4 000) ; formation de 10 000 nouveaux jeunes officiels de l’UNSS (dans l’idée qu’ils intègrent ultérieurement le pool de volontaires pour Paris 2024) ; création d'une filière « métiers du sport » en lycée professionnel ; et enfin organisation de plusieurs championnats du monde scolaires avant l’accueil en 2022 des Olympiades scolaires.
Un peu de sport
Les deux ministres, les diverses personnalités présentes et la cohorte des officiels et des photographes ont ensuite entamé un tour des multiples ateliers sportifs : rugby, football, golf, échecs, escalade, musculation, badminton, tennis, tennis de table, etc. Le ministre a payé de sa personne, se prêtant à une démonstration de boxe et se laissant entraîner dans une course de haies. Il y avait pour voisins de couloir le président de la fédération d’athlétisme, le hurdler Pascal Martinot-Lagarde et le champion du monde en titre du 800 mètres, le très enjoué Pierre-Ambroise Bosse, qui n'a pas boudé son plaisir de se retrouver au milieu de centaines de jeunes de l’Usep et de l’UNSS (1)…
Le ministre non plus, lui qui dans sa jeunesse pratiquait le football et le rugby. Aussi ne se fit-il pas prier pour tomber la veste. Souhaitait-il donner ainsi un gage de son inclination pour la pratique sportive, ou offrir une belle photo à la presse ? Au-delà de l’image et de l’anecdote, on peut aussi y voir la marque d’un réel intérêt pour le sport scolaire.
Philippe Brenot
(1) Au côté du millier d’élèves de l’UNSS présents sur l'ensemble de la journée, pour l'Usep la participation à la rencontre s’est effectuée en deux temps : une douzaine de classes d’écoles du 19e arrondissement (soit environ 300 enfants) le matin, en temps scolaire, puis des enfants venus de différentes associations d’école l’après-midi, hors temps scolaire. « Les inscriptions ont eu lieu la semaine dernière, c’est leur première pratique sportive de l’année », expliquait Frédéric Laferrière, directeur général de l’Usep Paris.
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