Les élus nationaux et responsables de terrain qui se sont réunis samedi 28 novembre à Paris en sont convaincus : « L’Usep se joue au local ! ». Et les intervenants venus apporter lors de cette journée de réflexion le regard de l’institution scolaire, des collectivités locales et du mouvement sportif n’ont pas démenti ce constat en forme de slogan. Or le rayonnement de l’Usep n’est pas à la hauteur de ses ambitions. Michel Ogier, vice-président chargé de la dynamique associative, résumait dans un document d’introduction les faiblesses de celui-ci par trois chiffres : le projet d’école de l’AS Usep ne figure dans celui de l’école que dans 40% des cas ; seulement 16% de ces associations s’inscrivent dans le PEdT de leur collectivité ; enfin, seulement 17% participent aux nouvelles activités périscolaires (Nap) sur leur territoire.
Partenaire ou prestataire ?
Comment l’Usep peut-elle fédérer différents acteurs autour de la promotion du sport à l’école ? Et, plus précisément, comment peut-elle insuffler dans le cadre d’un PEdT un projet sportif en accord avec ses conceptions éducatives ? Ce sont deux des questions posées par Olivier Cottet, directeur académique des services de l’Éducation nationale (IA-Dasen) du Cher, dans une intervention portant plus largement sur la place de l’Usep dans la refondation de l’école. « L’Éducation nationale n’est pas en mesure de porter les PEdT dans les 209 communes du Cher, alors que dans le même temps les Francas ou la Ligue de l’enseignement sont en capacité de monter des projets et de diffuser leur savoir-faire » a souligné Olivier Cottet. Et d’observer, en réponse aux questions de la salle : « Les grosses communes cherchent plutôt des partenaires dans la conception d’un projet qu’elles sont ensuite en mesure de mettre en œuvre, tandis que les petites, prises par l’urgence pratique, cherchent des prestataires. »
Après avoir insisté sur l’impact des nouveaux rythmes scolaires sur l’utilisation des infrastructures sportives, Brice Ravier, adjoint au sport de la ville d’Amboise (Loiret), s’est exprimé lui aussi sur la faible présente de l’Usep dans les PEdT : « L’Usep est reconnue, mais les nouveaux élus au sport ne connaissent pas forcément l’éducation populaire. Il faut prendre son bâton de pèlerin, et avoir à l’idée que la société civile a évolué » a relevé le représentant de l’Association nationale des élus du sport (Andes).
Expertise Usep
Invitée à conclure les débats (1), la secrétaire nationale de la Ligue de l’enseignement, Hélène Grimbelle continue de voir dans les PEdT « une opportunité exceptionnelle » : « là où ça se passe existe une réelle communauté éducative » et il y a là « un boulevard » pour valoriser « l’expertise Usep » en matière d’activités sportives éducatives. Et si les collectivités locales ont tendance à « transformer les associations en prestataires », l’Usep doit apparaître comme « un interlocuteur de qualité, en tant que partenaire ». Ph.B
(1) Avant l’intervention finale du président de l’Usep, Jean-Michel Sautreau. Sont également intervenus en tribune, avant les ateliers de l’après-midi : Nadia Bellaoui, présidente du Mouvement associatif, et Paul-André Tramier, ancien président de la Fédération française de badminton et élu du Comité national olympique et sportif français (CNOSF).