Usep en jeu - 2 : Février 2016

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Sport scolaire

Et la liaison Usep-UNSS ?

Avec un cycle 3 élargi à la première année de collège, la liaison CM2-6e est au cœur des nouveaux programmes d’EPS. Une liaison qui doit se retrouver dans le sport scolaire, insiste Valérie Debuchy.

Valérie Debuchy, la liaison CM2-6e n’implique-t-elle pas une collaboration plus étroite entre les fédérations sportives du premier et du second degré, Usep et UNSS ?


Si, et vous prêchez une convaincue. Je suis intervenue en ce sens fin janvier devant les cadres nationaux de l’UNSS, comme je l’avais fait en avril dernier lors du congrès de l’Usep : à chaque fois, j’ai répété que les fédérations sportives scolaires ne sont pas hors sol ! Les enjeux qui pèsent sur l’école pèsent aussi sur le sport scolaire, qui est d’abord et avant tout scolaire…

Pour l’Usep, c’est une évidence, car cette ouverture rejoint sa vocation, sa philosophie. Pour l’UNSS, cela l’était moins. Placés sous la tutelle d’un directeur chargé de faire appliquer un plan national du sport scolaire, ses cadres pouvaient estimer ne pas être « concernés » par ce qui se passait au sein de l’école, en menant – et on l’a vu – une politique « parallèle » parfois éloignée des priorités nationales et /ou académiques. Ce n’est plus vrai aujourd’hui, et la loi de juillet 2013 précise bien que le sport scolaire contribue à la refondation de l’école.


Quels sont les enjeux de cette collaboration ?


J’en vois quatre. Le premier enjeu est la continuité d’une pratique physique et sportive pour tous les élèves, et plus précisément d’un habitus santé tout au long de la vie, qu’il convient de construire le plus tôt possible à l’école.

Le deuxième enjeu est celui de l’équité d’accès aux pratiques sportives. Cela signifie qu’il faut d’abord s’adresser à ceux qui en sont le plus éloignés et ne pratiquent pas en club ni ne viennent spontanément dans les associations Usep et UNSS. Je pense tout particulièrement aux 10% d’élèves vivant sous le seuil de pauvreté, aux 10% de lycéennes en bac pro dispensées d’EPS, mais aussi aux élèves des écoles où l’horaire obligatoire d’EPS n’est pas assuré.

Le troisième enjeu est celui de la diversification de l’offre de pratique. Il faut continuer à tirer par les deux bouts : l’excellence sportive, la compétition, c’est bien, mais n’oublions pas la masse ! Surtout si l’on décide que les enjeux sociétaux majeurs sont le vivre ensemble et la santé !

Enfin, le quatrième enjeu réside dans la mutualisation des expertises des acteurs concernés, en particulier l’Usep et l’UNSS.


Il existe toutefois une vraie différence de culture entre l’Usep et l’UNSS, cette dernière étant plus proche du modèle compétitif des fédérations olympiques ou unisport. Comment concilier ces deux approches sensiblement différentes ?


C’est l’un des obstacles à surmonter et l’UNSS, en fixant des priorités sur certains publics cibles, est en train de faire sa mue… Mais il en existe d’autres, à commencer par un système de gouvernance qui diffère complètement d’une fédération à l’autre : d’un côté, l’Usep est placée sous la tutelle de la Ligue de l’enseignement et fonctionne grâce à l’engagement bénévole des professeurs des écoles ; de l’autre, l’UNSS est animée par des enseignants d’EPS dont les trois heures d’animation hebdomadaires font partie intégrante de leur horaire obligatoire de service. En outre, l’UNSS est présente dans tous les collèges tandis que l’Usep, qui repose sur le volontariat, ne l’est pas dans toutes les écoles.

À des sensibilités « idéologiques » différentes s’ajoute ainsi une disproportion dans les moyens de mise en œuvre du sport scolaire dans le premier et le second degré. Mais ces obstacles doivent être dépassés afin d’offrir aux élèves, dès le plus jeune âge, une offre de pratique physique et sportive, toujours plus grande et plus adaptée à leurs besoins et motivations, afin de leur permettre de construire et d’apprendre à gérer leur capital santé, ici, maintenant et tout au long de la vie.

Voilà pourquoi j’ai répété devant les cadres de l’UNSS que les tabous et les résistances doivent tomber et qu’il faut en finir avec ce cloisonnement. Bien sûr, l’UNSS a ses propres objectifs, et surtout elle a des moyens. Mais elle ne peut continuer à fonctionner toute seule sans s’intéresser à ce qui se passe avant la 6e.

Propos recueillis par Philippe Brenot

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